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2008-04-08T18:16:00+02:00

Grands chefs d'orchestre : Herbert von Karajan (3/3)

Publié par undetension
Finalement, c'est dans la musique du XX° siècle qu'il aura laissé les souvenirs les plus impérissables.


Sa Musique pour cordes, percussion et célesta de Bartok (1960) est l'une des plus envoûtantes, d'une exceptionnelle concentration, alliant tension, mystère et magie.
L'univers de
Mahler lui échappa quasi totalement, sauf dans un miraculeux concert public de 1982, où il apparaît beaucoup plus spontané qu'à l'accoutumée, moins hédoniste, comme si, finalement, avec la vieillesse, il acceptait de montrer que lui aussi avait un cœur et qu'il n'était pas que ce perfectionniste froid, imbu de sa personne, si souvent décrit. Une des meilleures neuvièmes de tous les temps avec Ancerl, Barbirolli, Bernstein (à Amsterdam) et Klemperer.


Et que dire alors de la mal aimée (je suis le premier à avoir un mal fou à écouter) seconde école de Vienne, avec Berg, Schönberg et Webern ?

 

 

Grâce à Karajan, de moderne, cette musique devient classique, d'ardue, elle devient facile.

 


La Nuit transfigurée de Schönberg est d'une poésie, d'une hyper sensibilité, qui font de ce disque un pur miracle, porté par un orchestre en fusion : beau à couper le souffle, et émouvant.
Pelléas et Mélisande est tout aussi réussi.

 


Enfin, pour terminer, une réponse de Karajan à un journaliste lui demandant quels étaient à son avis ses enregistrements les plus réussis, réponse (surprenante) : La Création de Haydn et la dixième symphonie de Dimitri Chostakovitch (D.S. en anglais). Pour cette dernière, enregistrée sous le label jaune à deux reprises, le compositeur en personne avait dit que Karajan était l'un des seuls non russes à bien le diriger. Cette musique devient d'un seul coup universelle, sans pour autant perdre de sa rugosité slave. Une des (trop rares) preuves que Karajan pouvait aller à l'essentiel.

Pour le reste, lire le brillant article de Jacques Drillon, extraits :

(...) "Il n'était pas le plus grand chef du monde; mais ceux qui ont fait mieux que lui n'étaient pas toujours taillés pour la célébrité planétaire; la vérité est aussi que le Philharmonique de Berlin a gagné d'un côté ce qu'il perdait de l'autre (splendeur sonore contre justesse stylistique); la vérité est enfin que Karajan a trop fait pour son image, et qu'une chevelure argentée et une gestique élégante ne prouvent rien. Sa notoriété s'est retournée contre lui. On a trop attendu; il a trop peu donné, n'a pas donné ce qu'il fallait : de l'émotion. (...)

La musique demande une hauteur de vue, une économie de moyens que Karajan n'a pas conservée. Un seul verbe, pour le musicien : soustraire. Un seul, pour Karajan : multiplier. Il a multiplié son talent pour la musique par son talent pour les affaires. Le résultat est considérable, mais pas essentiel. (...)

Il dirigeait Bach comme Brahms, et Wagner comme Beethoven". (...)



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