En additionnant les forces du piano à celles de l’orchestre, Liszt a évidemment dynamité le genre. Il faut des interprètes hors du commun pour restituer la fougue des deux concertos, et surtout leur éviter tout caractère pompier. Trois disques se détachent nettement : Argerich avec Abbado, pour le seul premier concerto malheureusement, déclenchent un incendie géant tout en le maîtrisant. L’américain Janis, enregistré à Moscou dans un climat survolté, et le russe Richter, en tournée à Londres, arrivent à faire oublier la virtuosité de cette musique et à en restituer toute la poésie dans les (rares) moments de calme.
Œuvre injustement méconnue, la Totentanz porte bien son nom. Il faut ici en rajouter encore en matière de noirceur, de délire : deux versions à connaître, Janis, encore, et Freire.
A chaque fois, il faut un très grand chef, percutant (car c’est davantage que de l’accompagnement) : c’est le cas pour Kondrachine dans les concertos, Reiner (un Hongrois !) et Kempe dans la danse macabre.
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