Filmée au Palais Garnier, la troupe moscovite du Bolchoï présentait à Paris la première version post-communiste du célèbre opéra de Tchaïkovsky.
La réussite de ce d.v.d. est totale !
Dominée par l’intelligence confondante de la mise en scène, la représentation ne comporte quasiment aucune faille. Certes, les artistes (musiciens d’orchestre, chanteurs) jouent tous dans leur arbre généalogique, mais ce n’est jamais une garantie de succès (les français seraient bien embêtés s’ils devaient présenter une Carmen cent pour cent hexagonale de qualité internationale).
Là, les chanteurs (chœur, solistes) possèdent tous les atouts : le fond vocal, minimum syndical, mais aussi le physique télégénique (quelle belle Olga !). Et ils respectent parfaitement les indications du metteur en scène, qui est le principal artisan du dépoussiérage totalement réussi d’Eugène Onéguine. Une leçon de direction d’acteurs.
Les éclairages, les costumes et les décors, plus sobres et moins nombreux qu’à l’accoutumée, vont à l’essentiel. La grande table, loin de gêner les déplacements, ordonne l’histoire. Une sorte d’évidence s’empare du spectateur, qui remarque à peine que la direction d’orchestre est seulement correcte, tant les différents pupitres dégagent naturellement des coloris slaves inimitables.
Rediffusé à la télé demain soir sur arte.
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