C’était le risque : ennuyer le spectateur, à force de montrer l'enfermement et l’ennui des prostituées dans un bordel de la fin du XIXè siècle. Le réalisateur n’a pas pu ou su l’éviter, et, malgré la beauté des images, inspirées des tableaux de l’époque évoquée (celle d’Ingres, Manet…), malgré l'analyse fine et la mise en lumière des mécanismes occultes d'avilissement, d'asservissement de la femme, on baille assez rapidement.
Le public non plus n’a pas suivi, malgré une sélection à Cannes, et certaines critiques dithyrambiques. Je me range résolument du côté de celles qui n’ont pas compris cet enthousiasme. Les actrices jouent tellement bien leur déprime que cette dernière nous gagne. Putain, c’est dommage !
Sans doute en partie parce que le cinéma, contrairement à la littérature, qui se passe des images, accentue naturellement le côté "objet" de la femme, en la montrant en permanence à l'écran. Y compris lorsque l'histoire entend dénoncer ses malheurs et son exploitation. Bonello, tout comme l'affiche du film, ne parvient pas à dépasser ce paradoxe.
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