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2014-10-05T06:48:34+02:00

le capitalisme brésilien est complètement foot : risque pour la planète d'être foutue...

Publié par undetension
le capitalisme brésilien est complètement foot : risque pour la planète d'être foutue...

Indignez vous ! La parole est à Eduardo Viveiros de Castro, anthopologue qui craint une propagation au monde entier du modèle de développement brésilien, très inégalitaire socialement, et très dangereux pour la planète écologiquement.


(…) "La classe moyenne a fait face à son diable favori : la corruption, qui, avec la Coupe du monde, a atteint un niveau insupportable –et nous autres brésiliens savons de quoi nous parlons, puisque c’est l’un des nôtres qui a dirigé la F.i.f.a. pendant vingt-quatre ans. Par exemple, on a découvert qu’une bonne partie de la facture revenait au peuple brésilien, alors que la F.i.f.a. avait promis le contraire. De même, elle a obtenu un système de bénévolat qui revient à légaliser le travail gratuit, une mesure qui relève de la loi d’exception.
(…) Les gens veulent l’amélioration des systèmes de santé et d’éducation, mais la coalition au pouvoir n’a pas d’argent pour ça. Car elle a passé un pacte avec le capital : nous allons redistribuer de l’argent aux pauvres, mais sans prendre dans votre poche. Par quel miracle ? Pour financer l’élévation générale du niveau de vie, le P.T. a poursuivi le pillage des ressources naturelles. On croit parfois que le Brésil est devenu une puissance industrielle. En réalité, ce qui soutient notre économie, ce sont surtout les exportations agro-alimentaires, notamment de soja, vers la Chine. Elle nous vend des i-pod et nous achète de quoi nourrir ses cochons : voilà la réalité de notre économie « émergente ». Le Brésil, jadis gigantesque plantation produisant du café et du sucre, est redevenu un producteur de matières premières. Le capital est retourné vers la campagne et les industriels sont subordonnés aux grands producteurs agricoles.
Le Brésil est, porté à l’extrême, le modèle dominant : on brûle la maison pour se réchauffer, parce qu’on ne veut pas prendre dans la poche des riches. Nous aurions pu inventer une nouvelle civilisation et prouver qu’il est possible d’être heureux sans être nord-américain. Mais non : finalement, nous voulons être nord-américains ou européens. Tout cela donnera l’impression de fonctionner tant que l’on pourra piller la nature. Pour notre malheur, il y a encore beaucoup à piller au Brésil : si on a détruit 20% de l’Amazonie, il en reste 80% (...).

 

le capitalisme brésilien est complètement foot : risque pour la planète d'être foutue...

(…) Lors de son exil à Rio, Stefan Zweig a écrit un essai dont le titre est resté fameux : « le Brésil, terre d’avenir ». Il pensait que le pays allait s’aligner sur les normes européennes ou nord-américaines ou même créer une nouvelle civilisation tropicale. Finalement, c’est l’inverse qui se produit. Exploitation sauvage de la nature, refus de limiter la richesse des plus riches, généralisation de l’économie informelle : le monde entier se rallie au capitalisme brésilien.
(…) La révolution industrielle, fondée sur l’usage des énergies fossiles, n’est pas seulement un système de production mais aussi un style de vie. L’Occident a voulu l’élever au rang de norme mondiale. « Il faut que la Chine devienne capitaliste » disait Nixon. C’était à ses yeux le meilleur moyen de résorber la menace communiste. Mais, comme disent les Anglo-Saxons, il faut faire attention à nos rêves, car ils risquent de se réaliser. Aujourd’hui, la Chine est capitaliste et voilà que nous changeons de discours en prônant la réduction des émissions polluantes. Avant, nous leur disions de faire comme nous : et maintenant, de ne pas faire comme nous…
(…) Nous vivons dans la peur que notre monde puisse s’arrêter définitivement. Cette angoisse nous paralyse. Or, d’autre civilisations ont déjà connu une fin du monde. Dans les cent cinquante ans qui ont suivi la découverte de l’Amérique par les Espagnols, la population des indigènes a été réduite à 5% ; si ce n’est pas la fin du m
onde, ça !

Parce que les Européens pensaient que l’Amérique était un monde sans hommes, les Indiens sont devenus des hommes sans monde. Leur monde a été détruit par un autre monde, une gigantesque planète que j’appelle la planète Marchandise. Or, ils ont survécu à ce choc et aujourd’hui ils sont à l’origine de projets politiques d’émancipation très innovants" (...).

le capitalisme brésilien est complètement foot : risque pour la planète d'être foutue...
extraits d’une interview parue dans le Nouvelobs du 26-06-2014

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