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2016-01-07T07:24:14+01:00

Et maintenant ?

Publié par undetension
Et maintenant ?

Après la condamnation absolue des crimes perpétrés du 7 janvier au 13 novembre 2015, après la compassion pour les victimes, la réflexion est indispensable. Nous l'avions entamée récemment, afin de :
- trouver comment contenir la violence révolutionnaire, ici et au delà ;
- intégrer les immigrés dans notre société ;
- restaurer la confiance dans nos institutions politiques.
La réflexion continue, accompagnée de dessins rendant hommage aux victimes de Charlie hebdo, certains d'outre-atlantique, car partout sur cette planète nous étions tous Charlie, de même que nous étions tous Américains, après le 11 septembre 2001.

Ce retentissement planétaire est dû au fait qu'il y eut en janvier une attaque d'une violence indescriptible de la libre expression et du vivre ensemble, puis une deuxième en novembre visant plus large encore, en s'en prenant à notre culture tout entière, à notre ART DE VIVRE.

Et maintenant ?

Ainsi que l'analyse en préambule F. Heisbourg, grand spécialiste des questions de diplomatie et de défense :

"Nous avons vécu les événements les plus graves sur le sol français depuis la dernière guerre."

Et maintenant ?

Une fois ce constat incontestable et implacable dressé,

"Nous devons calmement nous poser la question de ce que nous pouvons faire pour prévenir ce type d'agression et améliorer tous nos dispositifs si jamais ce genre d'attentat de masse devait se reproduire. Or, de mon point de vue, dans les deux ans qui viennent, l'Europe sera de nouveau frappée par Daech. Nous devons donc tout remettre à plat, c'est une question de simple bon sens".

Un exemple, les appels inaboutis sur le numéro "197 Alerte attentat", qui n'a vu le jour que mi-novembre dernier, soit dix mois de gestation (!).
En langage technocratique, on dit observer qu'
"une réelle inertie de la part de certains partenaires génère des délais de mise en place peu compatibles avec le risque potentiel et avéré de déclenchement du dispositif".(!!!?)

 

Et maintenant ?

Inadmissible, devant la gravité de la situation, et très préoccupant, s'agissant de services de l'Etat exerçant des fonctions régaliennes.

Et il serait également temps, qu'en haut lieu, on se rende compte que le problème de fond est amplifié par une forme qui fait l'objet d'un rejet de plus en plus massif dans la population, qu'il s'agisse de sécurité, ou de tout autre domaine : ce style énarchique* ne passe plus du tout, nos hommes politiques devraient rapidement en changer. Je propose quelque chose de plus franc, direct, et qui engage à l'action, du genre :

on a vachement merdé,

c'est inadmissible,

les responsables de cette situation seront sanctionnés,

et on va résoudre le problème.

Et maintenant ?

* comme disait Coluche : "les technocrates, si on leur donnait le Sahara, dans cinq ans il faudrait qu'ils achètent du sable ailleurs". En gros, ils ont tout faux : leur nombre aux postes clé de l'Etat nous effraie, leur quasi-monopole sur la vie politique nous lasse, leur langage nous insupporte, car il noie le poisson à force de verbiage, de périphrase, Coluche est d'ailleurs à nouveau irremplaçable ici : "technocrates, c'est les mecs que, quand tu leur poses une question, une fois qu'ils ont fini de répondre, tu comprends plus la question que t'as posée". En gros, c'est incompréhensible, mais cela va plus loin, repassons cette fois de la forme au fond : les paroles sont rarement suivies d'effet, les erreurs, les fautes ne sont pas sanctionnées, et donc on retrouve toujours les mêmes aux commandes du pays ! Des gens déconnectés de la réalité, sans aucune empathie, prétentieux, inefficaces, mais inamovibles !
Tout cela, sans compter un petit noyau de malhonnêtes ou/et d'incompétents.

Et maintenant ?

Alors, oui, il y a du boulot : y compris dans l'hypothèse peu vraisemblable où nous en aurions fini avec les attentats meurtriers. Ne serait-ce que pour tenter de comprendre ce qui ne tourne pas rond ici en France depuis un moment, et qui fait que ce sont nos propres enfants qui nous haïssent et nous tirent dessus. Bien sûr, aussi pour en tirer les conséquences pour l'avenir, et réformer le pays de façon à ce que ces situations appartiennent définitivement au passé.

Malheureusement, le scénario le plus probable est inverse, à cause d'une riposte trop belliqueuse :

- Là-bas, l'intervention en Syrie et en Irak ne va-t-elle pas, au contraire, exacerber le désir des personnes visées de recommencer ? Pire encore, susciter ici, en France, de nouvelles vocations terroristes ?

Et maintenant ?

- Ici, les pouvoirs de police élargis pendant l'état d'urgence, avec ses inévitables abus et débordements, ne vont-ils pas eux aussi susciter des vocations de djihadistes ?

- La déchéance de nationalité, certes approuvée par une grande majorité de la population, aura-t-elle des effets positifs (sans compter la fracture à gauche !) ? Beaucoup en doutent

Et maintenant ?

- Maintenant que l'état d'urgence est décrété, comment en sortir?
et quand ?
Qui prendra le risque de décider d'en sortir ?
Etait-ce vraiment une bonne idée ?

Et maintenant ?

Car, outre qu'une fois inscrite dans la Constitution, cette mesure -cousine, on n'ose dire jumelle, du patriot act américain- pourrait, à l'occasion d'une alternance politique, tomber entre des mains fachisantes, elle peut, et cela dès maintenant, devenir une source d'insécurité.
Et au lieu d'apaiser la peur actuelle, elle pourrait, au contraire, l'amplifier. Nous le savons, pourtant, les mesures sécuritaires peuvent s'avérer contre-productives à long terme.

Sans compter que cela peut être pris comme un terrible aveu de faiblesse du pouvoir : notre pays n'était donc pas assez solide pour riposter à Daech ? Mouvement qui, du coup, est reconnu implicitement comme une nation, puisque nous sommes "en guerre" ! Quelle promotion pour une petite guérilla !

Et maintenant ?

C'est bien compliqué tout cela, car en même temps, si l'on ne fait rien de bien sur notre propre territoire, le vote des Français se tournera encore davantage vers les extrêmes politiques à l'avenir. Une situation empoisonnée, en quelque sorte...

En fait, l'état d'urgence, cela risque d'être comme le chômage : on nous promet sa disparition imminente depuis 40 ans, et le fameux "on aperçoit le bout du tunnel" périodique, et puis...

...et puis rien ne se passe...Voire la situation empire...

Et maintenant ?

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