La crise climatique a été fort bien analysée en Grande-Bretagne par l'économiste Nicholas Stern, dont le rapport officiel a fait beaucoup de bruit en 2006.
Avec la situation économique actuelle, il voit plus loin :
(...) Un choix politique majeur (...) est à faire maintenant, en profitant de l'opportunité offerte par la mise en oeuvre des plans de sauvetage et des politiques de relance annoncés ces dernières semaines, ou encore à venir.
Par exemple, pourquoi ne pas orienter l'aide offerte aux industries automobiles, et toute l'aide publique en général, vers la recherche et le développement d'un modèle économique et de technologies concourant à la lutte contre le réchauffement climatique.
Pourquoi ne pas garantir en priorité les prêts bancaires destinés à l'investissement dans les technologies propres et les énergies renouvelables ? Pourquoi ne pas modifier la politique fiscale afin d'abaisser le prix relatif de ces technologies et de ces énergies ? (...)"
interview parue dans le Monde du 15-12-2008
(n.b.: notez, dans le titre du schéma ci-dessus, la jolie formule anglo-saxonne pour dire "comme d'hab" : business as usual)
L'exemple américain montre l'insuffisante utilisation des énergies renouvelables, le pétrole et le charbon (le plus nocif pour le réchauffement climatique) représentant encore les deux tiers de la consommation d'énergie ("PV" désigne ici l'énergie solaire ou Photo-Voltaïque, merci Mr Becquerel).
La grande idée du rapport, c'est qu'il faudra bien changer nos habitudes, et que plus on attendra, plus les changements coûteront cher, et plus les dégâts environnementaux seront sérieux et irréversibles...
....Un travail de longue haleine :
"Les effets sur les changements futurs dans le climat des actions que nous entreprenons aujourd'hui se feront sentir à retardement. Ce que nous faisons maintenant ne peut avoir qu'un effet limité sur le climat au cours des quarante ou cinquante années à venir. En revanche, ce que nous ferons dans les dix à vingt prochaines années pourra avoir un effet profond sur le climat dans la seconde moitié de ce siècle et au siècle suivant".
Ce serait une erreur fatale que de prendre prétexte de la gravité de la crise économique et financière actuelle pour repousser une nouvelle fois l'adoption des mesures qui s'imposent, oui, cette crise est une chance.
Et en valeur absolue, ne nous y trompons pas, la crise climatique est la plus grave : elle doit constituer la priorité absolue.
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