Choix gagnant du metteur en scène D. McVicar : ne reculer devant aucun climat poisseux, mettre franchement en avant l'atmosphère décadente du règne d'Hérode et, cerise sur le gâteau, créer une scène finale très impressionnante, donc sanguignolente à souhait.
La musique de Richard Strauss suggérait parfaitement tout ce qu'il y avait de malsain, de pourri, à la cour de Judée, mais, jusqu'ici, les mises en scène édulcoraient la violence du texte d'Oscar Wilde et la sublime partition de Strauss, vénéneuse à souhait.
Action ramassée en un seul acte, flot ininterrompu de musique à la fois lyrique, sensuelle, post-romantique, et habile aussi à décrire la folie des personnages, autant dire qu'ou ça passe, ou ça casse. Là, nous avons affaire à un spectacle total, cohérent, captivant, collant parfaitement à la musique.
Mais pour en arriver là, il faut davantage qu'un metteur en scène inspiré : l'idéal est de disposer également de chanteurs d'exception, ainsi que d'un chef et d'un orchestre de classe mondiale : le Covent Garden nous offre tout cela ici.
Dans la fosse et sur scène, de jeunes artistes extrêmement talentueux, à commencer par Nadja Michael dans le rôle-titre, une chanteuse allemande dont on entrendra forcément reparler. Elle a tout, y compris le physique du personnage. Pour un c.d., on s'on fiche complètement, là, pour un d.v.d., c'est clairement un avantage.
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