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2012-09-30T02:57:00+02:00

le déclin de l'Occident en quelques chiffres et lettres

Publié par undetension

Jon-Moynihan.jpg

 

L'économiste britannique Jon Moynihan est le spécialiste du decline of the west . Pour lui, le plus grave dans notre situation ne réside pas dans la crise, mais dans le caractère irréversible de notre déclin.

- "Pourquoi pensez-vous que l'Occident court à la catastrophe ?

- La principale explication tient en deux chiffres : 135 dollars, c'est le salaire journalier moyen d'un travailleur dans la zone OCDE ; 12 dollars, c'est celui d'un travailleur des zones urbanisées de Chine ou d'Inde.

 

salaire journalier


Cette énorme disparité de revenus est la clef du péril qui nous guette. Dans une économie mondialisée, il est impossible de préserver des jobs bien payés pour les travailleurs occidentaux. Au nom de quoi pourrait-on continuer à payer les 500 millions de salariés du monde développé dix fois plus cher que les 1,1 milliard de citoyens des zones urbanisées du monde en développement, qui étudient et travaillent souvent plus dur ?" (...)

Moynihan nous prévient que les jobs détruits par la crise ne reviendront pas, et que la baisse des salaires des travailleurs non qualifiés est inéluctable. Pire, les emplois encore déplaçables le seront.

Il est temps que nous nous rendions compte que nous vivons très au dessus de nos moyens, dans une société trop inégalitaire. Nous rentrons donc dans une époque plus difficile :

"Le paradigme du XXè siècle, qui nous assurait une croissance annuelle moyenne de 2% du nombre d'emplois et de 3% du salaire réel est bien mort. Depuis l'an 2000, ces deux indicateurs sont négatifs.(...)

Au lieu d'analyser les véritables causes de nos problèmes, nos dirigeants se sont demandés comment stimuler l'activité pour retrouver la croissance d'avant. Comme si c'était forcément dans l'ordre des choses...(...)

Cette politique de l'argent bon marché a permis aux gouvernements, aux entreprises et aux ménages de s'endetter massivement pour maintenir leur niveau de vie. Mais cette dépendance à une surconsommation factice nous mène à la catastrophe ! (...)

Le ratio entre la rémunération annuelle moyenne des grands patrons et le salaire moyen d'un employé a explosé sans justification légitime au début des années 90...pour atteindre 1 à 243 aujourd'hui. Et cela mine la cohésion sociale"(...).

L'Etat doit dépenser mieux et moins :

"Une grande partie des prestations sociales est attribuée à des gens qui n'en ont pas besoin.

L'Etat ne peut pas se permettre de subventionner les classes moyennes.

Il faut que nos gouvernements continuent à investir...Mais pas en aggravant les déséquilibres. La priorité absolue, c'est de réorienter nos dépenses publiques vers les deux types d'investissement les plus porteurs de croissance : l'éducation et les infrastructures. On a, à tort, laissé se dévaloriser la fonction d'enseignant". (...)

Pour éviter les délocalisations, il préconise de diminuer notre train de vie de 10 à 15%. Un discours qui n'a aucune chance d'être entendu en France. Pourtant tout le monde sait ici que si l'Allemagne s'en sort moins mal que nous, c'est que sa main d'oeuvre a accepté de se serrer la ceinture depuis une vingtaine d'années. Mais non, nous faisons l'autruche, aggravant le mal.

Plus dure sera notre chute :

"Il faut réformer notre système social, avec des sacrifices répartis de la manière la plus équitable possible.

Il faudra diminuer les prestations et rogner sur les salaires. Il y a même urgence. Car si on ne le fait pas aujourd'hui de manière ordonnée, cela nous sera imposé d'ici quelques années par l'accélération de notre déclin.

Plus on attend, plus la facture sociale, économique et politique sera douloureuse !"

 

 

 

extraits d'une interview parue dans le Nouvelobs du 23-08-12

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