Le Président, impulsif, inconscient et irrespectueux comme un ado, se met à dos les magistrats

Leur mise en cause par N.S. dans l'affaire Laetitia a déclenché cette semaine une révolte sans précédent des magistrats.

Indignez vous ! La parole est au juge antiterroriste Marc Trévidic, qui préside l'Association française des magistrats instructeurs (AFMI) et qui a notamment déclaré hier sur France Info :

"Ce qui m'a révolté, c'est que ce sont les responsables qui demandent des sanctions, c'est le monde à l'envers", a-t-il estimé, à propos des sanctions promises par le président pour les "dysfonctionnements" ayant conduit à la remise en liberté du meurtrier présumé de la jeune Laetitia.

"Cela fait des années qu'on dit qu'on n'a pas les moyens de fonctionner normalement, cela ne date pas de Nicolas Sarkozy", a admis le juge. Mais la différence, c'est que maintenant, "en plus, c'est de notre faute".

Le vrai responsable, pour lui, "ce sont des années de mépris envers la justice", le fait qu'elle soit considérée comme "un petit service public à la disposition du pouvoir exécutif et pas comme quelque chose de solide, comme il faudrait avoir dans une vraie démocratie".

"On vote plein de lois pour satisfaire les citoyens qui réclament de plus en plus de sécurité, et dès qu'on a voté une loi, on se moque complètement de son application", a-t-il constaté: "Il n'y a pas de politique à long terme, il n'y a que de l'affichage, que du pipeau". Il a conclu avec ironie sur N.S. : "Je pense qu'il est largement temps de lui appliquer la peine plancher, puisqu'il faut être très dur envers les multirécidivistes".

La ligue des droits de l'homme n'est pas tendre non plus envers lui. Il est vrai que son fonds de commerce est de longue date la sécurité. Il se représente la justice comme un frein, et a prononcé la semaine dernière la phrase goutte d'eau qui fait déborder le vase. Désormais, l'exaspération est profonde chez les magistrats, et ouvre la voie à une mobilisation historique de cette profession, généralement discrète, à tel point que l'on parle de fronde !