un rang indigne du pays des droits de l'homme

Sans surprise, la France continue de descendre dans la classement mondial de la liberté de la presse. Malgré des scoops sur l'affaire Bettencourt, elle se situe à une scandaleuse 44e place, derrière les Papous (!!), et plus très loin de l'Italie, 49e.

L’équipe de France de foot, elle, a entamé sa remontée : récemment 27e (!!!), elle vient de réintégrer le top 20. Pour le bien de tous, il vaudrait mieux pouvoir échanger avec le classement de la liberté de la presse : que nous sachions nous servir de nos pieds et taper dans un ballon est autrement moins important que de pouvoir lire des journaux indépendants et de toutes tendances mieux qu'en Papouasie (43e). Il faut dire que nous avons une drôle d'équipe au pouvoir.

La preuve dans l'actualité : nous attendons depuis 1995 une modification des régimes de retraite, nous ne sommes plus à quelques mois de négociations et de concessions près, eh bien le gouvernement trouve le moyen d'abréger les débats parlementaires en sortant l'article 44-3 de la Constitution :

Si le Gouvernement le demande, l'assemblée saisie se prononce par un seul vote sur tout ou partie du texte en discussion en ne retenant que les amendements proposés ou acceptés par le Gouvernement. 

Le risque est grand d'augmenter des rancoeurs déjà énormes : la loi sera donc votée définitivement demain. L'acceptation de la loi par nos concitoyens, elle, est loin d'être acquise. Le style cassant, anti-pédagogique du pouvoir, y est pour beaucoup.

Ouais, o.k. Brice en a deux. N.S. en a deux. Bravo les gars, vous avez des c. Mais deux, ce n'est pas davantage que Tony Montana ou undetension ! Qui ont quelque chose en moins que les deux illustres hommes politiques. Ces derniers sont génitaux. Tony et moi, il nous manque le "t". Lapsus ? Quel lapsus ?

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Sans davantage de surprise, la France perd également une place depuis l'an dernier à l'indice de perception de la corruption mesuré par une O.N.G.: la voilà 25è mondiale, pas terrible non plus. Ériiiic ! Je parie à l'avance que vous jurerez que vous n'y êtes pour rien.

Les deux classements mondiaux peuvent être rapprochés : qui a volé les enregistrements Bettencourt dans les locaux de Mediapart ? Qui a volé quasiment en même temps l'ordi portable d'un journaliste du Point dans les locaux du journal, et celui d'un journaliste du Monde à son domicile ? Des roms experts en informatique non encore expulsés ? Vous verrez, on ne trouvera jamais de coupable, et encore moins de commanditaire. Et est-il besoin de préciser que les journalistes cambriolés travaillaient "comme par hasard" sur l'affaire bête en cours...

Le but est évident, nous allons y venir.

Il vient renforcer la pratique parallèle des écoutes téléphoniques sauvages ou l'examen  -en dehors de tout cadre légal- des relevés détaillés des communications de certains journalistes curieux.

L'objectif est triple : au delà de l'intimidation des journalistes d'investigation, au delà de savoir qui a renseigné ? qui sait ?, et quoi ?, il est surtout de dissuader toute personne sur le point de révéler une affaire d'Etat de contacter un journaliste, des personnes vraisemblablement proches du pouvoir ayant la capacité de remonter jusqu'à la "source", en violant le principe de secret des sources, qui permet à la presse de travailler en garantissant à ses informateurs l'anonymat.

Enfin, pourquoi les journalistes judiciaires expriment-ils leur ras-le-bol ?

Parce qu'en France, la séparation des pouvoirs n'est qu'un vain mot.

Petit à petit, nous en revenons à l'ancien régime. La remontée du temps est presque achevée : nous en sommes au moment où la police semble s'inspirer de celle de Fouché.

Quand le président de l'Union syndicale des magistrats se demande dans une tribune :

" vivons-nous toujours dans un Etat de droit ?", il y a le feu au lac.

D'après le Canard enchaîné, les ficelles sont tirées depuis l'Elysée. Vous êtes surpris ?