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2018-12-06T08:02:00+01:00

Dupont Lajoie remplace Charlie (1/2)

Publié par undetension

Indignez vous ! La parole est à Undetension, qui se sent toujours aussi Charlie :

 

La honte : Dupont Lajoie remplace Charlie

 

"Pour la première fois en plus d’un demi-siècle, je ne reconnais pas mon pays, celui qui s’était fait si beau dans sa marche républicaine du 11 janvier 2015, poursuivant l’esprit de 1830 et sa Liberté guidant le peuple.

Je ne le reconnais pas, et j’en ai honte.

Peut-être est-ce pire que cela : une partie de mes voisins et connaissances me fait davantage peur que les islamistes radicaux. En effet, certains gilets jaunes sont « prêts à tout » à incendier des bâtiments publics, à empêcher certaines professions de travailler, à blesser (à tuer ?). Nous ne sommes plus très loin d’une insurrection, d’une guerre civile, qui sait ?

Rendez-vous compte du changement de perspective hallucinant opéré en novembre dernier, et que rien ne laissait présager : en ce moment, les migrants de la Porte de la Chapelle semblent soudain de doux agneaux, de futurs citoyens modèle !

Et, en regard, les loups, les sauvages, ce sont une partie de nos chers compatriotes sur les barricades, pas franchement en guenilles, le couteau entre les dents, prêts à en découdre !

Ah, non, mais là, j’ai honte d’être Français !

Et que ce gilet jaune est laid ! J’ai l’impression que ceux qui déclaraient « je suis Charlie » voici bientôt quatre ans veulent maintenant être Dupont Lajoie. Quelle régression !

 

Que Macron, en tant qu’homme, irrite, jusque chez certains de ceux qui ont voté pour lui, soit.

Que le niveau de vie stagne et que les prélèvements obligatoires augmentent, soit.

Qu’il y ait du ras-le-bol fiscal et pas assez de justice en la matière, soit.

Que Google ou Amazon ne payent pas assez d’impôt, soit.

Que chacun s’exprime, soit.

Arrêtons là, on pourrait décliner quasiment jusqu’à l’infini les maux qui minent le pays.

Jusque-là, nous sommes dans un état d’esprit compatible avec une démocratie, et une situation économique et sociale comparable à celle de nos voisins européens : difficile, sans plus.

Mais là où ça ne va plus du tout, c’est de ne plus rien respecter, d’avoir envie de tout casser : cette RAGE est tout à fait DISPROPORTIONNÉE, si l’on écoute les gilets jaunes décrire ce qui l’a provoquée.

On ne parle pas ici des huit millions de Français pauvres, qui n’ont probablement pas de quoi s’acheter une voiture, et qui se fichent donc éperdument de la hausse du prix du gazole.
On parle donc de classes moyennes ayant un véhicule –au moins-, un logement et un salaire mensuel d’environ 1500/2000€.

Et là, là, on est bien obligé d’invoquer la folie ! Le migrant soudanais ou syrien fraîchement débarqué en Europe sans un sou, lui, il n’a aucune raison d’être énervé ?

Non mais, ces gilets jaunes ont complètement perdu la raison.

La raison, et le sens civique aussi. Les voilà qui défient les autorités, rêvent d’insurrection, comme si nous étions dans la même merde que les Syriens ou les Vénézuéliens ! On ne vit pas en dictature que je sache.

Se rendent-ils compte que, via l’État providence, nous possédons un des meilleurs systèmes de protection sociale du monde ? Où ont-ils vu que nous vivions un enfer social ?

Pour finir, qu’est-ce que c’est que ce choix du pire ?

Du renoncement à la non-violence ?

 

 

 

 

Dupont Lajoie remplace Charlie (1/2)

Nous savions nos élites coupées de la vraie vie.

Mais nous constatons désormais, médusés, qu’elles pourraient retourner le compliment aux gilets jaunes ! Pour des raisons différentes, bien sûr, mais quel raisonnement schizophrène ! Demander davantage à l’État, et se plaindre, « en même temps », d'avoir à participer à son financement !

 

 

Le pays a peu changé depuis l’élection de Macron, et pour cause, c’est trop récent. Alors pourquoi cette soudaine flambée de violence ? Cela doit en tout cas constituer un mystère absolu pour les touristes étrangers en visite ici !

Subitement, tout le monde reprend en chœur « On entend le président, le gouvernement, ils évoquent la fin du monde et nous, on parle de la fin du mois ». Tiens, c’est étrange, sous Hollande, sous Sarko, les fins de mois n’étaient donc pas difficiles ? On travaillait plus et on gagnait plus ?

Et là, d’un coup, cette année, en gros depuis que la vitesse maximale autorisée sur les routes départementales est passée de 90km./h. à 80, une bonne partie de la population est soudainement prête à « ne rien lâcher » », voire à en venir aux mains. Que s'est-il passé, alors ?

Dupont Lajoie remplace Charlie (1/2)

Plus qu’un seul événement déclencheur, il y a peut-être à l’origine de cette colère une multiplicité de frustrations, de déceptions, de rancœurs, de jalousies, jamais clairement évacuées, comprimées dans une cocote minute, depuis plusieurs années pour certaines (ex. : crise financière de 2008).

Le couvercle saute d’un coup, d’où l’imprévisibilité totale du mouvement de contestation actuel.

Cela aurait pu arriver plus tôt, avant l’élection de Macron, après…Mais non, c’est maintenant. Pur hasard. Une étincelle, et…boum, ça explose.

Voilà, c’est lui qui va payer pour des décennies de gouvernance trop technocratique, de médiocrité du personnel politique, de syndicats d’un autre âge, dépassés, d’abandon de territoires, peu important alors que Macron soit arrivé au pouvoir très récemment.

Il est au mauvais endroit au mauvais moment.

Il a eu le malheur de voir naître cet été une profonde révolution sémantique dans le pays, de voir se développer le succès fulgurant d’une expression qui rend soudainement fière une frange de la population qui souffrait jusqu’ici de ne pas être reconnue, entendue, valorisée.

Invisible, isolée, morcelée, inorganisée, éternellement ignorée, voire méprisée, la partie excédée de la population rongeait son frein depuis des années. Les politiciens de tout bord ont parié – à tort- qu'il en serait toujours ainsi.

Oui, mais voilà, une sorte de miracle s'est produit cet été pour les petites gens, ou plutôt une cristallisation amoureuse telle que Stendhal l'a mise en évidence : ces individus qui courbaient l'échine, se croyaient seuls, sans influence, et donc impuissants, sont subitement sortis du bois, car ils se sont complètement identifiés aux « gilets jaunes ».

Dès lors, ils se sont rendus compte qu'ils étaient…des millions ! Voire, majoritaires dans le pays, au point de pouvoir constituer le principal lobby du pays.

Du jour au lendemain, devenus fiers et revendicatifs, les voilà super puissants !

Premier parti de France ?

Tout ça parce que l'expression « gilet jaune » a fait tilt, et agrégé en une marée humaine homogène (au moins par la tenue), des individus jusqu'ici silencieux, résignés, inconnus des études sociologiques, car atomisés.

 

Les journalistes ne l’ont pas assez souligné : les gens dont on parle, ce sont essentiellement LES BEAUFS.
Pour être aussi nombreux dans le pays, aussi indigents dans leurs réponses (« on ira au bout » phrase la plus longue et la plus complexe qu’ils peuvent prononcer, leur sert de programme), aussi bas de plafond, cela ne peut être qu'eux.

Il faut dire que la victoire chanceuse et par défaut de Macron a, pour la première fois, jeté dans l’opposition 75% de l’électorat (supporters de Le Pen, Dupont-Aignan, Juppé, Fillon, Sarkozy, Hollande, Hamon, Valls, Montebourg, Mélenchon, les écolos, l’extrême gauche…), contre moins de 50% à toutes les élections précédentes.

Schématiquement, à la classique coupure verticale droite/gauche, toujours assez équilibrée, a succédé une intenable coupure verticale avec une minuscule France d'en haut, et une monstrueuse France d'en bas. 

Eh bien, nous ne sommes pas dans la merde si ce sont eux qui font la loi, désormais.

 

Le risque, maintenant, c’est qu’à ces gilets jaunes à l’âme noire qui voient rouge, il faille opposer des bérets verts pour les couvrir de bleus. Un choix perdant perdant.

 

Alors, vivement le retour de la saison des arcs-en-ciel, la seule gamme de couleurs qui sied à notre magnifique pays, tellement envié de par le monde.

 

Le 6 décembre 2018, et je suis Charlie, à jamais".

 

Troublet

 

 

Dupont Lajoie remplace Charlie (1/2)

Troublet est le pseudonyme de cadres de la fonction publique d'Etat

(à suivre : la version courte)

Vu d'Espagne : La protesta de los chalecos amarillos

Dupont Lajoie remplace Charlie (1/2)

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