totalement prémonitoire

Stéphane Brizé est définitivement un des meilleurs cinéastes du moment. Une vie avait confirmé le triomphe cannois mérité de La loi du marché.
C'est dans la veine de ce film, avec le même Vincent Lindon impérial, qu'il plante à nouveau sa caméra au milieu de ce qui allait bientôt s'appeler les gilets jaunes.
En guerre nous montre la colère, le désespoir qu'engendre chez les salariés bientôt licenciés la fermeture de leur usine.
Cette pure fiction sonne avec une incroyable justesse : le spectateur prend en plein visage la violence du monde du travail, implacable, opposant des travailleurs affaiblis par leurs divisions à un patron d'autant plus fort qu'il est invisible. A notre tour, cette grève nous prend aux tripes, son issue nous révolte.
Pas de happy end, et, désormais, un puissant ancrage dans l'actualité, avec le mouvement des gilets jaunes, dont ce film annonçait en quelque sorte la venue.